Le FN se nourrit de l’Europe pour mieux la décrier

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Depuis deux ans, Marine Le Pen profite d’une tribune qu’elle verrait bien voler en éclats : le Parlement européen.

Le paradoxe est apparent. Chaque jour, la présidente du Front national se nourrit de la force de l’institution pour mieux la combattre. Le 12 avril, elle a profité de la présence de Manuel Valls en conférence des présidents – où elle siège en tant que présidente du groupe Europe des nations et des libertés (ENL) – pour lui réclamer l’organisation, en France, d’un référendum sur la sortie de l’Union européenne. La demande est vaine mais participe du travail de sape.

La campagne pour le référendum sur le « Brexit », le 23 juin, au Royaume-Uni, va encore lui offrir l’occasion de donner de la voix. Qu’importe que les partisans d’une sortie du royaume de l’UE jugent son soutien trop encombrant et refusent de la recevoir. Marine Le Pen compte encourager les Britanniques à pousser la première pièce du jeu de dominos, et espère que les autres – la France en premier lieu – tomberont dans la foulée. Tant mieux si la caisse de résonance strasbourgeoise peut servir.

A défaut d’en avoir fait une ville de cœur, les 21 députés frontistes ont adopté la capitale européenne depuis leur élection, en juin 2014. Ils préféreraient bien entendu interpeller le gouvernement depuis les bancs de l’Assemblée nationale – le « Parlement légitime » du FN, comme dit le vice-président du parti, Florian Philippot. Mais quand on dispose du plus grand nombre d’élus au sein de l’institution – le FN est le premier parti français au Parlement européen –, on ne fait pas...


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