
Montreuil : ados et seniors jouent aux députés européens
Ils ont fait la tournée des grands-ducs, en octobre dernier. Rassemblés dans un bus en direction de Bruxelles, post-ados et seniors du quartier des Ramenas, ont déserté Montreuil pendant 48 heures, le temps de découvrir à la vitesse de l’éclair le Parlement européen, de discuter le bout de gras avec un député de cette assemblée et de faire trois photos sur la Grand-Place et devant le Manneken-Pis.
Avec le même entrain — mais peut-être un peu plus de sérieux — une trentaine de jeunes et de retraités du groupe se sont inscrits pour participer, ce mardi, à un jeu de rôles instructif : imiter une séance plénière du Parlement européen. Une manière de boucler la boucle en plein mois de l’Europe (du 8 avril au 9 mai) et d’endosser, virtuellement, le costume du député européen. Sans la cravate évidemment. Mais avec les codes de l’institution. Après une matinée et un début d’après-midi studieux pour définir des commissions, établir une argumentation et des propositions autour d’une question précise, les équipes intergénérationnelles entrent en scène dans la salle Franklin. Ça ne rigole pas. On sent une légère tension même si l’atmosphère reste bon enfant.
Pour prendre la parole, il faut lever un carton
Derrière son pupitre imaginaire, un bénévole de l’association du Parlement européen des jeunes mène la danse. On veut prendre la parole ? Il faut lever son carton, comme au Parlement. Pour le discours de conclusion ? C’est trois minutes top chrono, comme au Parlement. Et pour voter ? C’est à main levée, toujours comme au Parlement.
Pas question de moufter, donc. Mais Laura, 18 ans à peine, ne se laisse pas impressionner pour autant. Elle prend la parole pour exposer les propositions de sa commission « droits des femmes et égalité des genres » : des cours au collège et au lycée pour lutter contre les stéréotypes, des rencontres avec des transgenres… Mais c’est quoi, d’ailleurs, un transgenre, interroge la commission « culte » après avoir levé son carton. Serge, un retraité de la commission de Laura, tente une définition : « c’est ni l’un ni l’autre, ou un peu les deux. C’est presque un hermaphrodite ». Les jeunes ouvrent de grands yeux interloqués. Herma… quoi ? Il faudra quelques minutes pour expliquer, suivies de ricanements. Mais finalement, les propositions de la commission sont votées à la majorité.
Aurélie Lebelle | | MAJ :