L'Europe n'est pas morte, vive l'Europe!

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Nationalisme rime avec pessimisme

Seulement un Français sur quatre voit dans la construction européenne une source d'espoir (BVA Opinion). Et pour causes ! Du Péloponnèse aux Hauts-de-France, la crise des réfugiés tétanise l'opinion et paralyse les dirigeants. De Berlin à Athènes, la crise de l'euro crispe les populations et électrise les chancelleries. De Vienne à Londres, la crise démocratique souffle dans les voiles du nationalisme.

Plus de 60% d'entre nous pensent que, d'ici quelques années, l'Union va se désagréger et disparaitre progressivement - ce qui risque réellement de se produire lorsque 40% des Français craignent l'Europe. "Schengen, anathème ; Bruxelles, varicelle ; Euro, bec dans l'eau..." Voici, aujourd'hui, la prose des poètes maudits descendants des pères-fondateurs.

Fêter rime avec imaginer

Le 9 mai, fête de l'Europe, n'est pas une commémoration, en avance sur son temps, de la mort de l'Europe. Non. C'est une célébration pour saluer un projet historique au potentiel encore inexploité ! Loin de se désagréger, l'Europe, sous la pression de l'Histoire, peut et va grandir pour se fortifier. À nous de choisir si nous préférons faire partie de l'aventure ou la regarder se dérouler à nos frontières.

Sous une autre forme, espérons-le encore plus démocratique ; dans une autre géographie, espérons-le plus favorable à l'action ; avec de nouveaux projets, espérons-le encore plus ambitieux, l'Europe va muter. Il y aura le grand marché, que même nos voisins Anglais ne voudront jamais quitter ; et il y aura la grande Démocratie. Nous parlons d'un parlement européen élu pour contrôler un gouvernement fédéral avec des compétences plus utiles.

Capable d'assurer la solidarité budgétaire entre ses membres pour endurer les chocs économiques, a minima par une assurance chômage commune, par une fiscalité harmonisée et par une mutualisation des dettes nationales.

Capable d'assurer l'aide humanitaire que tant de réfugiés crèvent de voir arriver, tout comme de projeter ses forces pour garantir la sécurité de ses frontières grâce à des équipements communs produits par une industrie de défense commune à la pointe de la technologie.

Capable de défendre nos standards fiscaux, environnementaux et sanitaires face aux amateurs du secret d'affaires, du dumping masqué en libre-échange, même quand il s'agit de nos amis américains.

Capable d'assurer, sur la scène mondiale et à nos portes, la sécurité et la protection de nos données personnelles comme de l'intégrité de notre territoire.

Regardons dans le rétroviseur : cela fait tout juste un demi-siècle que la démocratie et les frontières nationales ne sont plus un sujet de tensions, après d'interminables décennies de conquêtes et de reconquêtes, de révolutions et renversements. Dans ce rétroviseur, nous voyons l'avenir : en cinquante petites années, nous avons réussi à garantir la paix et la prospérité grâce à l'Europe. Malgré toutes les frustrations, les imperfections, les indignations, l'histoire nous invite à la raison. Mieux vaut continuer, avec les ajustements indispensables, sur la voie européenne que de revenir sur la voie des guerres et de la misère.

UN ARTICLE HUFFINGTONPOST.FR

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