Crise des réfugiés et accord avec la Turquie : des députés évaluent la situation en Grèce
Une délégation du Parlement européen s’est rendue en Grèce la semaine passée pour évaluer la situation des réfugiés aux frontières extérieures de l’Union européenne et la mise en œuvre de l’accord avec la Turquie sur l’immigration.
Les députés se sont notamment rendus dans des camps de réfugiés et ont rencontré des représentants des autorités grecques, d’organisations internationales et d’ONG.
D'après Frontex, l'agence européenne chargée de la surveillance des frontières, le nombre de détections de franchissements illégaux de la frontière de l'Union aurait atteint 1,83 million au cours de l'année 2015. Les États membres situés au Sud de l’Europe doivent le plus faire face à ces importants flux migratoires.
Des députés de la commission des libertés civiles se sont rendus en Grèce la semaine dernière. Mardi 17 mai, ils ont rencontré le Ministre grec à l’immigration Ioannis Mouzalas, qui a reconnu que la situation dans le camp d’Idoméni « n’était pas bonne ». Il a notamment expliqué que les autorités grecques souhaitent fermer le camp d’ici à la mi-juin.
Le lendemain, la délégation s’est rendue dans ce camp situé à la frontière gréco-macédonienne où vivent près de 12 000 personnes, dont 40 % d’enfants. Les députés ont visité les lieux en compagnie d’humanitaires et ont eu l’occasion d’échanger avec quelques migrants et demandeurs d’asile.
Jeudi 19 mai, une partie de la délégation a visité le centre fermé de Moria sur l’île de Lesbos, où 3500 personnes séjournent en attendant l’enregistrement de leur demande d’asile.
Les députés se sont également rendus au camp de Kara Tepe, où 95 % de la population est considérée comme vulnérable, selon le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés.
Le député démocrate socialiste hongrois Peter Niedermuller a mené la délégation. « À court terme, sur le terrain, nous devons assurer des soins, des services sociaux, une aide psychologique et un accès à l’éducation pour les enfants. À moyen terme, nous avons besoin d’un processus basé sur des alternatives légales qui permette à ces personnes d’être relocalisées ou d’obtenir une protection internationale en Grèce. Sur le long terme, il nous faut un véritable système d’asile commun basé sur le principe de solidarité et l’acceptation des réalités de l’immigration », a-t-il déclaré.
Peter Niedermuller a également demandé « un meilleur accès à l’information pour les réfugiés et les migrants afin de leur communiquer des délais clairs. L’incapacité à leur fournir de véritables informations mène à la colère et à la frustration. Nous devons également traiter les procédures d’asile le plus rapidement possible afin de leur offrir des perspectives pour un meilleur futur ».
UN ARTICLE EUROPAPARL.FR