Stammtisch avec Frédéric Bierry, président du Conseil Départemental du Bas-Rhin
Résumé du 7ième Stammtisch SPE
16 novembre 2015 - Restaurant La Vignette
Présents : Blum Valérie, Furon Joëlle, Franck Gackel, Alexis Lehmann, Jean Louis de Valmigère, Viviane Reziciner, Philippe Meder, Patrick Diebold, Pierre Loeb, Laurence Benchmann, Thomas George, Christophe Druost, Patrick Libs
Excusés : Roger Braun, Dorian Cohen, Patrick Spielmann, Joëlle Brenner, Vincent Léopold, Pascal Mangin, Jean Marie Meckler, Martial Bellon, Catherine Seegmuller, Fabienne Keller, Nathalie Barth, Philippe Choukroun
Invité : Frédéric Bierry, Président du Conseil Départemental du Bas-Rhin
La Présidente Valérie Blum a introduit le stammtisch en rappelant son soutien et ses pensées aux familles des victimes des attentats (attentats à Paris, 13 novembre 2015). Nous avons souhaité conserver la tenue du stammtisch comme un acte de résistance, un acte de vie.
Le Président Bierry a débuté son propos rappelant son parcours, notamment sa fonction de Maire de Schirmeck pendant vingt ans. Schirmeck, au pied du Struthof et du Mémorial d’Alsace-Moselle, a particulièrement marqué Frédéric Bierry dans son engagement européen et l’a rendu conscient du poids primordial du symbole de Paix que porte Strasbourg.
La première question, par Patrick Diebold, tournait autour de l’attachement et de l’action de Frédéric Bierry sur l’Europe. Strasbourg symbolisait pour lui l’Europe pacifiée et les droits de l‘Homme ; l’humanisme rhénan est un enjeu majeur avec la déclinaison opérationnelle du transfrontalier. Au-delà du poids symbolique, l’enjeu est aussi économique avec plus de 28 000 emplois liés à la présence de l’Europe à Strasbourg et l’investissement de 800 millions d’euros bénéfiques au territoire.
D’où sa double implication pour l’Europe de Strasbourg : symbolique et économique. Strasbourg, capitale de l’Europe, c’est un vecteur d’attractivité qui a un impact majeur sur le développement. C’est dans ce cadre qu’il a souhaité s’entourer d’une équipe professionnelle et investie sur la thématique et qu’il participe systématiquement à la Task Force.
L’Eurométropole est selon lui, la locomotive naturelle de l’Alsace qui doit tirer l’ensemble des potentialités des territoires vers le haut.
Autre thématique abordée : la Maison d’Alsace
Fermée depuis 3 ans pour cause de travaux, les deux départements en sont propriétaires. La gestion étant assurée par la société d’économie mixte ne donne pas entière satisfaction.
Plusieurs options se présentent : la vente, continuer à gérer en économie mixte, ou la location à une entreprise privée (conglomérats d’entreprises alsaciennes ?). Décision difficile à prendre car ce bâtiment représente une identité, une région. La question principale est de savoir comment l’utiliser, quel lobbying de l’Alsace à Paris ? Quelle est la vraie valeur ajoutée ? Il y a pour le moment peu de présence alsacienne auprès des institutions nationales. Cette maison peut également être un vecteur de réseaux pour les entreprises alsaciennes. Néanmoins la vente pourrait réduire les dettes. Beaucoup d’éléments entrent en jeu dans cette décision.
Alexis Lehmann est intervenu pour signifier le manque de visibilité de Strasbourg à Paris. Selon lui, la vente serait une faute politique avec un message symbolique très négatif. C’est une vitrine de prestige, mais sous-exploitée.
La question est donc de savoir comment optimiser au maximum cette Maison de l’Alsace, comment les entreprises pourraient s’impliquer ? Pourquoi ne pas influencer la création d’événement à dimension européenne pour appuyer la présence de Strasbourg et celle de l’Europe ? Néanmoins, l’espace est tout de même contraint. La solution se porterait davantage sur un centre d’affaires. Il faudrait que la Maison d’Alsace se place en relais de ce qu’il se passe en Alsace.
Selon Jean-Louis de Valmigère, il faut avant tout définir une politique de lobbying de l’Alsace. Il n’y a pas d’incarnation de l’Alsace au niveau du cercle politique national.
Laurence Benchmann a quant à elle évoqué le besoin d’avoir un lieu de prestige afin de pouvoir gagner ce poids politique. Il peut y avoir également un aspect économique pour les entreprises de la région qui n’ont pas de locaux à Paris et qui pourraient se réunir dans ce lieu prestigieux.
Autre sujet abordé : l’accueil des Parlementaires à Strasbourg.
Que faut-il mettre en place pour réserver un meilleur accueil aux députés ?
Patrick Libs a rappelé les nombreuses avancées : aéroport d’Entzheim, meilleur accueil hôtelier, … Selon lui, il n’y a pas de problème de sous capacité et c’est un faux argument, utilisé par les ‘Anti-Strasbourg’.
Selon M. Bierry, il faut du concret : si cela doit repasser par la charte d’accueil de Catherine Trautmann (1994) ou bien par des événements comme la Fête des vendanges, organisée par M. De Valmigère, en partenariat avec SPE, AEJE et Démocraties Européenne (plus de 340 personnes se sont rendues à l’événement), ou l’opération d’accueil des nouveaux députés. Pour contrer Bruxelles, il faut que nous soyons centrés sur l’humain, en renforçant le lien que nous avons avec les députés, en les invitant, en renforçant l’échange. Et nous avons bien pu observer que les deux événements cités plus haut se révèlent être des réussites.
Pourquoi ne pas réfléchir à un agenda sur l’année parlementaire ?
L’enjeu est également le suivant : ce sont les strasbourgeois eux-mêmes qui doivent incarner l’Europe humaniste, il faut construire un lien, renvoyer une image positive, les citoyens ont besoin de moments de convivialité.
En complément, Jean Louis de Valmigère a évoqué les visites à Strasbourg qui ne se font qu’à 180 degrés. Pourquoi ne pas les envisager à 360 degrés, en incluant l’Allemagne et en pensant transversal ?
Frédéric Bierry a répondu en citant une réunion des 10 présidents de Départements de la Grande Région : un travail doit être réalisé sur ce ‘cœur de l’Europe’, cette région Européenne qui a le plus de frontières. L’idée est de retrouver une vie européenne, le côté vibratoire de l’Europe.
En conclusion, la ligne de M. Bierry est claire : il faut du concret ; les messages doivent être incarnés par le bas pour que cela fonctionne, il faut dépasser les clivages politiques. Le Président du Conseil départemental souhaite essayer d’être un homme de terrain, d’écoute, et de permettre aux idées concrètes de se développer au maximum. Pour lui, l’enjeu majeur est de donner le goût de l’Europe.