Stammtisch avec Manou Massenez, présidente de l'ARIA et PDG de la distillerie Massenez
Résumé du 8ième Stammtisch SPE
Jeudi 28 avril 2016- Restaurant La Vignette
Présents : Spielmann Patrick, Leopold Vincent, George Thomas, Antoine Sébastien, Arnold Leatitia, Herbaut Stéphanie, Furon Joëlle, Seegmuller Catherine, Godret-Bizot Laurence, Roland-Valmy Jacqueline, Brenner Joëlle, Reziciner Viviane, Lehmann Alexis, Maitrot Josiane, De Valmigère Jean Louis, Blum Valérie, Benchmann Laurence, Gackel Franck, Loeb Pierre
Excusés : Patrick Diebold, Philippe Meder, Patrick Minard, Sublon Thierry, Bellon Martial, Braun Roger
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Invité : Manou Massenez-Heitzmann, Présidente de l’ARIA, consul honoraire de l’Equateur et PDG de la distillerie Massenez.
Valérie Blum, présidente de l’association, a d’abord rappelé l’incroyable parcours de Manou Massenez et de la distillerie familiale. Présidente de l’ARIA depuis 2011, manager et directeur export de la distillerie, officier du mérite agricole... Les distinctions sont nombreuses pour décrire la présidente, qui a débuté le stammtisch en remerciant chaleureusement l’association et les membres présents.
Manou Massenez a souhaité aborder 3 points essentiels : La distillerie ; l’ARIA ; et l’Equateur
La distillerie :
L’histoire familiale commence en 1870 et a joué sur une transmission de savoir faire à travers les générations. Manou Massenez a avant tout précisé que l’eau de vie de fruit est bien née en Alsace et qu’à présent, une législation réglemente la production de manière concrète (ce qui n’était pas le cas auparavant).
C’est l’arrière grand-père de Mme Massenez qui a travaillé sur les débuts de l’exportation à l’étranger, et c’est ainsi qu’il a, par exemple, réussi à se placer à l’époque, comme fournisseur officiel de la cour du Roi de Suède. Il a par la suite également lancé les exportations aux Etats-Unis qui sont actuellement le deuxième importateur d’eaux de vie Massenez, derrière le Japon. Aujourd’hui, plus de 88 % de la production est exportée dans plus de 120 pays.
Les produits Massenez sont bien évidemment présents dans la restauration, mais également au sein des compagnies aériennes ou dans les boutiques duty free à travers le monde.
Mais malgré tout, et selon Manou Massenez, ces produits restaient des produits de niche. C’est avec la volonté d’un développement sous une autre forme que la famille a acquis un domaine viticole situé... au Chili !
La société s’est donc énormément développée à l’international, et d’autant plus avec l’appui de Manou Massenez qui a fait le choix de proposer des formations, de donner des cours aux associations de sommellerie, aux écoles hôtelières, et finalement de faire connaître les produits par la formation et les dégustations.
A présent, elle a réussi à créer une marque internationale reconnue.
Et c’est une force, car cela a été réalisé sans budget, par un travail de fond, à l’aide de temps passé à donner des formations ou à animer des dégustations dans le monde entier.
Manou Massenez a insisté sur l’importance de la famille et de son entourage pour aboutir à de telles réussites.
Aujourd’hui, Mme Massenez a décidé de vendre la distillerie pour suivre au mieux la reprise, afin d’accompagner ses clients, avant de partir à la retraite : le groupe ‘Les grandes distilleries Peureux’, spécialistes eux-aussi dans un produit de niche spécifique, ‘Les griottines’ et qui souhaite développer une eau de vie de bouche à l’international. La complémentarité était une évidence pour la famille Massenez.
Toutes ces réussites évoquées ont donné lieu à une question : des regrets dans tout cela ?
Manou Massenez a répondu en évoquant deux points : en premier lieu, les eaux de vies Massenez sont connues à l’étranger mais sont finalement peu célèbres en France et en Alsace notamment. Et en second lieu, le fait que c’est une histoire familiale qui se termine, la descendance ne souhaitant pas reprendre la maison.
Mais, la présidente, résolument positive, rétorque qu’à côté de cela, beaucoup de défis ont été relevés : création d’une AOC pour le Marc de Gewurztraminer, l’intégration d’une dégustation à l’aveugle d’eau de vie alsacienne dans les plus grands concours de sommellerie du monde, ...
Une question a permis d’évoquer également le procédé de récolte de la framboise sauvage, le produit phare et porteur des distilleries Massenez. A l’époque, Mme Massenez a rappelé que les étudiants étaient embauchés comme cueilleurs le temps d’un été. Aujourd’hui, Massenez se fournit dans les pays de l’Est.
Manou Massenez a également souligné la différence de consommation de l’eau de vie dans le monde, chaque pays s’est approprié les eaux de vies selon sa culture : au Japon, l’eau de vie de framboise se retrouve dans les gâteaux, tandis qu’en France, les eaux de vie sont trop chères pour être utilisées dans la cuisine. Aux Etats Unis, la culture est également différente, plus tournée vers le cocktail, et les barmen se sont appropriés les produits.
L’ARIA, l’Association Régionale des Industries Alimentaires :
Un autre point essentiel pour Manou Massenez est son attachement pour l’ARIA.
En tant que présidente, elle a insisté sur l’importance d’une telle association, au sein de laquelle on peut retrouver une multitude de produits : bières, eaux, liqueurs, eaux de vie, jus, charcuterie, fois gras...
L’Alsace est la seule région de France où l’on peut faire un repas complet alsacien.
3 axes majeurs sont développés aujourd’hui par l’association : - L’innovation
- L’international
- La marque régionale alimentaire, ‘Savourez l’Alsace’
Un label donné aux produits 100% d’origine alsacienne, produit en Alsace, avec la création d’une application mobile spécifique pour repérer ces produits.
Quelques chiffres clés de l’association en 2016 : 3 Alsace Food Meeting, avec plus de 300 participants et près de 30 exposants, plus de 3000 produits référencés, et 8500 téléchargement de l’application, 250 entreprises, plus de 17500 salariés dans le secteur alimentaire, 2ème employeur régional en Alsace et plus de 5,6 milliards de chiffre d’affaire.
Manou Massenez a finalisé son intervention en citant l’Equateur, un pays qui lui tient à cœur et dont elle est consul honoraire et qui fait face aujourd’hui à de nombreux problèmes sociaux et économiques, aggravés par le tremblement de terre ayant eu lieu en avril dernier.
Valérie Blum a remercié Manou Massenez d’être intervenue lors de ce stammtisch SPE, pour nous témoigner avec enthousiasme de son amour pour la région, de son énergie et de sa volonté de donner le goût de l’Alsace.
Manou Massenez a conclut le stammtisch en offrant à chacun des présents, une bouteille de Golden Eight, la dernière née Massenez des liqueurs de poire, dans un écrin de parfum.
Nous sommes ressortis de ce stammtisch avec la même énergie qui la caractérise si bien.