«L'Europe est à la traîne, il faut réagir»

Ancien commissaire européen et ex-directeur général de l'OMC, Pascal Lamy est l'invité du «Grand témoin-Le Figaro» cette semaine. Son diagnostic sur l'économie mondiale et ses recommandations pour l'Europe et pour la France.

Un CV long comme le bras, de fortes convictions européennes et social-démocrate, et un credo en faveur des échanges internationaux... Invité du «Grand témoin-Le Figaro», Pascal Lamy, aujourd'hui président d'honneur du think tank Notre Europe-Institut Jacques Delors, analyse les défis économiques auxquels sont confrontés le monde, l'Europe et la France. Il n'est «pas vraiment inquiet, mais plutôt préoccupé pour la croissance mondiale à court terme, et pour la croissance européenne à long terme».

 

«Nous vivons une phase délicate», explique-t-il, «la stimulation monétaire atteint ses limites alors même qu'elle n'a pas suffi à remettre l'économie sur la bonne trajectoire. Il existe aujourd'hui une insuffisance de la demande globale, principalement du côté investissement. Elle tient d'une part à l'excès d'endettement, d'autre part à la progression des inégalités. Et on peut craindre deux sources potentielles de déstabilisation. Tout d'abord, il va falloir sortir des taux zéro voire négatifs et dégonfler les bulles qu'ils ont nécessairement créées. Ensuite, la transition chinoise est une opération économiquement et politiquement délicate. Mais elle est nécessaire».

Les carences du «modèle» français

 

«Dans les dix ans qui viennent, la croissance mondiale sera de l'ordre de 3,5% (...) mais seulement de 1,5% en Europe», explique Pascal Lamy, «l'Europe est à la traîne du monde, nous devons réagir». L'ancien patron de l'OMC n'a pas «la nostalgie des usines qui fument»: «les Européens doivent mieux exploiter la mine de productivité des services». Quant à la France, dont les performances «se sont dégradées avec constance depuis 40 ans», son «problème n'est pas tant le poids de la dépense publique - à 57% du PIB - que le manque d'efficacité de cette dépense».

 

«Notre droit du travail doit être remanié si l'on veut diminuer notre chômage de masse, surtout chez les jeunes. En disant cela, j'ai conscience d'enfoncer des portes déjà ouvertes en grand. Le diagnostic du «modèle» français et de ses carences a été posé par de multiples rapports depuis des décennies. Mais je reste convaincu que l'on peut faire bouger les lignes, et écrire un scénario différent pour les vingt années qui viennent. Les atouts sont là», affirme Pascal Lamy.

 

Par Bertille Bayart, Le Figaro Economie

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