Europe : la carte des extrêmes droites

Victoires électorales en Autriche, France, Hongrie... mais aussi divergences idéologiques entre partis hétéroclites et quasi-absence à l'Ouest (Portugal, Espagne, Irlande). Cartographie d'une "poussée des mouvements patriotes" en Europe, saluée hier par Marine Le Pen, ni homogène, ni linéaire.

 

"Il se passe quelque chose en Europe"

En Autriche dimanche, le candidat d'extrême droite Norbert Hofer (FPÖ) est arrivé en tête du premier tour des élections présidentielles, avec plus de 36% des voix. Son alliée française au Parlement européen, Marine Le Pen (FN), a salué lundi matin sur France 2 "une tendance lourde en Europe", "une très forte poussée des mouvements patriotes" qui va "dans le sens de l'Histoire".

Jean-Yves Camus, politologue spécialiste des extrêmes droites européennes, réagissait dans le Journal de 12h30, lundi 25 avril 2016, au micro d'Antoine Mercier :

"Moi je ne crois pas au "sens de l'Histoire", mais on peut effectivement admettre avec Mme Le Pen que quelque chose se passe en Europe, qui va au-delà du simple vote de protestation dans une élection présidentielle secondaire. (...) La grande question, c'est l'usure des partis qui se partagent le pouvoir depuis la Deuxième Guerre mondiale : les démocrates-chrétiens et les sociaux-démocrates. Un 3e camp est apparu, la famille nationale-libérale : le FPÖ peut rebattre les cartes de ce jeu politique particulièrement enkysté. On n'est est pas - encore - là en France. Le FN n'a pas - encore - cette antériorité de participation au gouvernement (le FPÖ autrichien a déjà participé deux fois au pouvoir - ndlr). Mais l'avenir n'est pas écrit."

Une "poussée extrémiste" ni uniforme, ni convergente

On le voit sur ce graphique, ce n'est pas la crise économique ou un fort taux de chômage qui provoquent le succès des mouvements d'extrêmes droites : en Espagne, au Portugal ou en Irlande n'apparaissent que des groupuscules très marginaux, quasi invisibles. En Autriche en revanche, en Suède ou au Danemark, où les situations économiques sont est loin d'être les pires en Europe, la vie politique ne résiste pas aux nationalismes extrémistes.

Pour identifier ces partis d'extrême droite, notion difficile à cerner à l'échelle européen, regroupant des partis aux idéologies hétérogènes, l'étiquette étant souvent utilisée à des fins de discrédit, ces critères ont été choisis :

  • Exploitation de ressorts populistes : jeu sur les peurs collectives, discours anti-élites, anti-technocrates, anti-européens, anti-experts et valorisation de la démocratie directe (souhait fréquent d’une proportionnelle intégrale)
  • Situés à la droite extrême du prisme politique : partis nationalistes, souverainistes, qui développent une conception ethnique du peuple et de la nation, anti-système, adeptes du repli identitaire, parfois ouvertement fascistes, voir néo-nazis, antisémites (ou anti-juifs, anti-musulmans, anti-arabes, ou les trois), anti-immigration, anti-Union européenne, anti-euro ou anti-construction communautaire. Peu assument l'anti-parlementarisme ou l'anti-républicanisme.

Illustration de leurs divergences idéologiques et stratégiques, ces partis ne parviennent pas à constituer un groupe uni au Parlement européen. Ils appartiennent à quatre groupes principaux :

  • L'Europe des Nations et des Libertés : Fondé en juin 2015 à l'initiative de Marine Le Pen (FN), dont le parti obtient aux élections européennes de 2014 suffisamment d'élus pour voir se concrétiser la possibilité d'un groupe, avec 6 autres partis nationaux : FPÖ autrichien, Ligue du Nord italienne et Vlaams Belang belge, auxquels se sont joints le PVV néerlandais, deux membres du KNP polonais et une élue exclue du UKIP britannique.
  • L'Europe de la liberté et de la démocratie directe : Formé en 2009, à l'origine essentiellement autour des britanniques de l'UKIP et des italiens de la Ligue du Nord. Le groupe se structure autour de quatre axes : défense de la libre coopération entre États, respect de la singularité des peuples européens et de leurs décisions souveraines, respect de la liberté de vote des délégations nationales.
  • Conservateurs et réformistes européens : fondé en 2009, il regroupe des partis de droite et de droite nationaliste, comme "Vrais Finlandais", le "Parti populaire danois", "Bulgarie sans censure" ou "L'Alliance nationale" lettone. Le parti allemand "Alternative pour l'Allemagne" (AfD) en faisait partie jusqu'à ce mois d'avril. 
  • Groupe des "non inscrits" : Ce petit nombre de députés refuse le jeu parlementaire européen. La plupart n'ont pas été admis dans le groupe "Europe des Nations et des Libertés" créé suite aux victoires des extrêmes droites européennes aux élections européennes de 2014 ("Jobbik" hongrois, "Aube dorée" grecques) pour leurs lignes jugées trop ostentatoirement xénophobes ou négationnistes.

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