Juncker et Tusk appellent l'Europe au sursaut

À deux jours d'un sommet de chefs d'État et de gouvernement, à Bratislava, le président de la Commission européenne et celui du Conseil européen estiment que les Vingt-Sept doivent prendre leurs responsabilités pour que l'Europe ne devienne pas le « creuset déboussolé » de la division et de l'intérêt national d'abord.

 

Correspondant à Bruxelles

Aux gouvernements de jouer! L'Union européenne «n'est pas menacée dans son existence» par le divorce britannique, mais c'est aux dirigeants des vingt-sept États restant de saisir maintenant l'occasion afin de lui éviter un irrémédiable déclin, a averti Jean-Claude Juncker, à deux jours d'un sommet en quête de sursaut, à Bratislava.

«Qu'allons-nous laisser en héritage? Une Europe qui s'effiloche, sans vision d'avenir? s'est interrogé le président de la Commission européenne, devant l'hémicycle de Strasbourg. Nos enfants méritent une Europe qui les défend et les protège. Les gouvernements (nationaux) doivent prendre leurs responsabilités. Entre le pessimisme du déclin et le rêve d'une vie en rose, il y a la volonté. Et c'est à cette volonté-là que j'appelle».

Le jeu de rôle est habituel, entre une Europe souvent accusée de tous les maux et des capitales qui tirent à elles la couverture de la réussite. Le patron de la Commission dénonce «les mensonges et les manigances», mais il n'a pas l'intention de «faire l'Europe contre les États membres». Cette fois, la crise est plus grave. Brexit, terrorisme, crise des réfugiés, montée du populisme, clivage Est-Ouest, l'Europe risque de devenir le «creuset déboussolé» de la division et de l'intérêt national d'abord.

À l'approche du rendez-vous de Bratislava, Jean-Claude Juncker n'est pas le seul à s'alarmer d'un élan réduit au plus petit commun dénominateur. Donald Tusk, hôte du sommet et président du Conseil européen, dresse un tableau encore plus sombre. «Les peuples d'Europe veulent savoir si leurs élites politiques sont aptes à reprendre le contrôle d'événements et de procédures qui les dépassent, les désorientent et parfois les terrifient, écrit-il dans sa lettre d'invitation aux Vingt-Sept. Quelqu'un doit leur rendre le sens de la sécurité. La question est de savoir qui et comment?» L'ancien premier ministre polonais, lui, ne craint pas d'évoquer une crise existentielle: ce serait une «erreur fatale», dit-il, de ne pas tirer les leçons politiques du Brexit.

À la manœuvre, le chef de l'exécutif européen a décliné devant les eurodéputés «un ordre du jour positif» pour les douze mois à venir, qui verront aussi des élections décisives en France, en Allemagne, comme peut-être en Espagne, en Italie et aux Pays-Bas. Par des annonces concrètes, il s'agissait de baliser la voie du possible, en attendant que la volonté politique se manifeste à Bratislava. Le mot d'ordre est à la sécurité pour les Européens et à l'investissement, contre la stagnation et le chômage. «La parole est maintenant aux dirigeants nationaux», dit-on dans son entourage.

Un «fonds européen de défense»

Jean-Claude Juncker, qui dénonçait naguère une Europe aussi combative qu'une «horde de poules» appuie vigoureusement l'élan, libéré par le Brexit, en faveur de moyens militaires propres à l'UE. «Une Europe qui protège est une Europe qui se défend», dit-il. Aux ambitions déjà affichées à Bruxelles, Paris et Berlin, il ajoute un «fonds européen de défense» dont la nature reste à préciser. Il voudrait confier à Federica Mogherini, chef diplomate de l'UE, les attributs d'un vrai ministre des Affaires étrangères, pour que l'Europe soit entre autres à la table de négociation sur la Syrie.

Sur le dossier brûlant des migrants, il réclame le premier déploiement, dès le mois prochain, de 200 agents du nouveau corps européen de garde-frontière en Bulgarie, voisine de la Turquie. Il annonce un plan d'investissement pour l'Afrique, afin d'offrir des perspectives sur place aux candidats au départ. En faveur de la croissance et l'emploi, il propose de doubler la capacité du plan européen d'investissement, lancé en 2014. L'objectif est relevé à 500 milliards en 2020, puis 630 milliards deux ans plus tard.

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