Italie: le référendum qui inquiète l'Europe

Un «non» des Italiens à la réforme des institutions voulue par Matteo Renzi ouvrirait la voie à des législatives anticipées.

Avec une dette accumulée de 2200 milliards d'euros, l'Italie reste l'homme malade de l'Europe. Malgré quelques réformes, l’économie est sinistrée: chômage de masse, banques en faillites. La zone Euro pourrait se réveiller le 5 décembre dans une nouvelle tourmente.


Les Italiens se prononcent le 4 décembre par référendum sur une réforme de la Constitution. Après avoir été mis en échec au Parlement, le Premier ministre Matteo Renzi n'avait d'autre choix que d'organiser un référendum pour mener à bien sa réforme constitutionnelle. L’objectif est de faire de l'Italie, qui a eu 63 gouvernements en 70 ans, un pays plus gouvernable.

A la trop courte durée des gouvernements s’ajoutent les pouvoir égaux des deux chambres qui finissent par se neutraliser. 

La réforme constitutionnelle réduit le nombre de sénateurs de 315 à 100. La nouvelle loi électorale doit assurer davantage de stabilité et éviter les combinazioni qui ont caractérisé la vie politique italienne. La réforme réduit également les responsabilités des gouvernements régionaux, ce qui provoque d’importantes résistances.

Surtout, le chef du gouvernement resterait cinq ans au pouvoir avec une majorité parlementaire garantie. Un échec de Matteo Renzi ouvrirait en revanche une incertitude politique et économique scrutée de près par les marchés.

Maillon faible de l'Europe
En panne de croissance depuis la crise de 2008, le pays compte un chômage qui reste au-dessus des 11% et touche le tiers des moins de 25 ans.

Malgré un léger frémissement de la croissance ces derniers mois, l’économie italienne est encalminée par une dette 2000 milliards d’euros (130% du PIB), une natalité en berne et un vieillissement rapide de la population. Deux tiers des jeunes de 18 à 34 ans vivent chez leurs parents, faute de revenus suffisants.
 

Comparatif dettes publiques en Europe Comparatif des dettes publiques en Europe. La dette italienne représente cinq fois la dette grecque en valeur absolue. © Eurostat 2016


Si la crise italienne n'a pas succédé à la crise grecque, c’est largement dû à la politique très accommodante de la Banque centrale européenne. Son patron (italien) Mario Draghi rachète chaque mois des milliards d'obligations publiques italiennes. Cette politique dite de «quantitative easing» fait baisser les taux d'interêt que l'Italie doit payer sur sa dette. 

 

Un article GEOPOLIS.FRANCETVINFO.FR

Montagne de dettes
L'autre problème de l’économie italienne, c'est la fragilité du système bancaire, accablé par 210 milliards de créances douteuses dont on ne sait si elles pourront un jour être remboursées. Le difficile sauvetage des banques, comme celui en cours de la plus vieille banque du pays (Monte dei Paschi di Siena), montre la fragilité de la situation italienne.

Certains établissements ont perdu la moitié de leur valeur boursière depuis de début de l’année 2016.

La victoire possible du «non», un désaveu pour Matteo Renzi, ouvrirait la voie à des législatives anticipées. 
 
L'Euro au tournant
La chute du gouvernement Renzi pourrait profiter au mouvement Cinq étoiles de Beppe Grillo, qui ne cesse de gagner de nouvelles municipalités aux élections locales. Un mouvement anti-européen qui affirme vouloir sortir de la monnaie unique. Ce scénario représente une menace bien plus existentielle pour la zone euro que les multiples crises grecques de ces dernières années. Les autres partis d’opposition en embuscade (Forza Italia et la Ligue du Nord) sont également favorables à une sortie de la monnaie unique.

Après le Brexit, Trump et la montée des populismes, il n'est pas sûr que l'Europe survive à une défection italienne.

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