Les leçons pour l'Europe de l'échec de Renzi

Les Italiens ont préféré l'immobilisme à l'action réformiste. Après sa large défaite au référendum sur une réforme constitutionnelle, le président du Conseil des ministres Matteo Renzi a jeté l'éponge, ouvrant ainsi une période d'incertitude. L'ancien maire social-démocrate de Florence est victime de ses propres erreurs : celle d'avoir cherché un plébiscite alors que la voie parlementaire suffisait, celle de s'être trompé d'époque, celle où l'Europe faisait recette en Italie et où les dirigeants politiques avaient encore la cote auprès de l'électorat. Avec cet appel à la démocratie directe, Renzi a oublié les échecs récents des autres référendums : celui de Viktor Orbán en Hongrie sur son initiative anti-immigrants, celui de Juan Manuel Santos Calderón en Colombie sur son accord de paix avec la guérilla et celui de David Cameron au Royaume-Uni sur l'appartenance à l'Union européenne. Avec cet échec, la Péninsule tire un trait sur le rêve de Renzi de faire de l'Italie la « locomotive de l'Europe » en faisant mieux que l'Allemagne. En échouant, il remet politiquement en selle Silvio Berlusconi qui, une nouvelle fois, pourrait jouer les arbitres. Il donne aussi une victoire au populiste Beppe Grillo qui réclame des élections anticipées, joignant sa voix à celle de la Ligue du Nord. Certes l'Italie est le pays de l'instabilité : depuis la naissance de la République, il y a soixante-dix ans, la durée de vie moyenne des gouvernements à Rome est inférieure à 1 an. De plus Matteo Renzi, à quarante et un ans, n'a pas dit son dernier mot et, même très affaibli, il peut revenir aux affaires politiques. Celant étant, cette défaite a une répercussion pour toute l'Europe. Car l'Italie est l'un des six pays fondateurs de la Communauté économique européenne, ancêtre de l'Union, et un membre du club de l'euro. Nombre de pays de l'UE, comme la France ou l'Espagne, partagent en outre quelques traits communs, la peur de l'immigration, un chômage élevé des jeunes, un rejet - souvent irraisonné - de la construction européenne. Mais aussi, comme ce fut le cas également au Royaume-Uni, un malaise social que les gouvernants ne parviennent plus à cerner. Ce qui laisse nombre de nos dirigeants très loin des préoccupations quotidiennes des populations. Mais il y a un autre risque : celui que ferait peser sur la zone euro un effondrement du système bancaire italien, qui n'a toujours pas été assaini. Une aide de l'Union à la troisième puissance économique de la zone euro serait d'une importance sans commune mesure avec celle accordée à la Grèce. Il est en tout cas difficile de se contenter de se réjouir, comme le font certains dirigeants européens, de la défaite de l'extrême droite en Autriche. Une nouvelle tempête au sud pourrait se lever.
@jhrodier

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