Le rendez-vous européen du prochain Président de la République

Cinq ans d’effacement européen et de déséquilibres avec Berlin sont à effacer, le destin de la France est à réinventer, l’avenir de l’Europe reste à écrire. Futur Président, si tu nous entends...

 

Ce lundi 23 janvier Le HuffPost fête ses 5 ans.  Le site a proposé à ses blogueurs du premier jour de répondre à la tribune qu'ils avaient publié à l'époque.

Il y a cinq ans, je décrivais pour le Huffington Post à quoi devait ressembler une campagne électorale réussie. Candidat, communication, contenu du programme... nous avions tout décortiqué ensemble. Aujourd'hui, je reprends la plume avec l'idée, le souhait, que la campagne présidentielle mette l'Europe au cœur des débats, que l'Union européenne soit au cœur de notre projet commun de société.

En mai 2017, la France élira son nouveau Président. Dans la foulée, on peut espérer des élections législatives qu'elles donneront à ce dernier une majorité parlementaire stable et solide. À Bruxelles, le Président nouvellement élu disposera en tout cas, dès juin 2017, d'une liberté d'action au niveau européen. Du trio France-Allemagne-Grande-Bretagne qui impulse les décisions au Conseil européen et rallie les majorités au Conseil, seule la France sera en capacité de parler d'une voix forte.

Theresa May le 17 janvier a été clair: c'est un Brexit "dur" que souhaite la Grande-Bretagne, qui sortira du marché unique dans l'espoir de maîtriser sa politique migratoire. Le choix des Anglais de juin 2016 leur interdit désormais toute proposition quant à l'avenir d'une Union qu'ils s'apprêtent à quitter. En Allemagne, Angela Merkel aura de son côté à gérer une campagne électorale qui s'annonce difficile du fait de l'arrivée en deux ans de plus d'un million de réfugiés, dont les difficultés d'intégration apparaissent maintenant supérieures aux avantages qui étaient escomptés pour les entreprises allemandes...

Le Président français aura donc pour un temps court, de juin à octobre 2017, le double bénéfice de son élection récente et de l'absence d'une concurrence majeure de la part d'un leader européen. Si nous ne faisons rien, cette fenêtre de possibilités s'ouvrira et se refermera sans que nous y prêtions attention. Si nous agissons, si nous nous organisons dès à présent, nous pouvons faire de ces mois d'été 2017 un "moment français" pour l'Europe.

Rien de grand dans la construction européenne ne s'est fait sans les Français. Aujourd'hui, l'absence d'initiative et de parole audible de Paris contribue à la crise de l'UE. Que nous le voulions ou non, nous avons une responsabilité historique en Europe: nous ne pouvons pas la fuir. Plutôt que de voir cet héritage comme un fardeau, assumons-le au contraire, travaillons à en tirer le meilleur pour la France et pour l'Europe! La France, pour être crédible, doit revenir dans le jeu européen avec des propositions et des méthodes renouvelées.

Des propositions renouvelées nécessitent de notre part un travail d'actualisation des positions que nous avons défendues jusqu'ici. La situation internationale évolue rapidement, les besoins des Européens en matière de sécurité commune ont été modifiés par les attentats et les menaces djihadistes. Les idées françaises pour l'Europe - une défense commune à laquelle tous les Etats Membres contribuent, une vraie politique migratoire incluant les pays d'origine, une initiative pour le développement du Sud pour limiter les flux migratoires, un arsenal juridique de lutte contre le terrorisme digne de ce nom, une indépendance énergétique européenne réaffirmée, et enfin une diplomatie plus dynamique, qui nous permette de peser pour que les conflits en cours se dénouent sur la base de nos valeurs, et non comme la tragédie syrienne - doivent arrêter de rester lettre morte et enfin devenir réalité pour une Europe concrète, au plus proche des citoyens.

Des méthodes renouvelées impliquent une meilleure coordination des représentants des intérêts français à Bruxelles. Nous ne pouvons pas dire une chose à Bruxelles et son contraire à Paris. C'est notre crédibilité qui s'en voit affaiblie. Au Parlement européen, nous devons enfin, droite et gauche confondues, être considérés comme des relais fiables par le gouvernement, au risque de brouiller le message de la France à Bruxelles. C'est cette coordination inter institutionnelle qui doit être revue et la confiance que nous ont donné les Français qui doit être respectée. Au-delà de l'agenda de travail à court terme, c'est la relance de l'Union à Vingt-Sept qui est en jeu. Au-delà des négociations avec le Royaume-Uni, c'est la question de la fin de l'élargissement qui est posée.

Cinq ans d'effacement européen et de déséquilibres avec Berlin sont à effacer, le destin de la France est à réinventer, l'avenir de l'Europe reste à écrire. Futur Président, si tu nous entends...

 

 

Rachida Dati.

Huffingtonpost.fr

ImprimerE-mail

Les Stammtisch

Franck Leroy

Franck Leroy

Roland Ries

Roland Ries

Marie Fontanel

Marie Fontanel

Jeanne Barseghian

Jeanne Barseghian

Pierre Loeb

Pierre Loeb

Christophe Piochon

Christophe Piochon

Philippe Boillat

Philippe Boillat

Nawel Rafik Elmrini

Nawel Rafik Elmrini

Dominique Formhals

Dominique Formhals

Eric Fuchsmann

Eric Fuchsmann

Manou Massenez-Heitzmann

Manou Massenez-Heitzmann

Frédéric Bierry

Frédéric Bierry

Pierre Loeb

Pierre Loeb

Martial Bellon

Martial Bellon

Roland Ries

Roland Ries

Fabienne Keller

Fabienne Keller

Francis Hirn

Francis Hirn

Marc Keller

Marc Keller

Partenaires

Strasbourg

Eurovia

CCI Alsace Eurométropole | CCI Alsace

Grand Est

Basbretzelrouge

Mercure

Conseil de l'Europe

Agence digitale Coactis

UMIH

Jfk

Transway relocation

AEJE

Alsace

Logo Lieu Deurope

Sofitel

EAV

Rcsa

Franco Allemand
MEA
Fondation
Sig

SAAR LB

Fondation pour Strasbourg

Mesa

CEDH