Balkans : chaos sur la route des migrants

 

Balkans : chaos sur la route des migrants, par Michel Henry, Liberation

 

Balkans : chaos sur la route des migrants, par Michel Henry

Un article tiré du site Libération, sur la Crise des Migrants en Europe.

http://www.liberation.fr/

La Macédoine ne laisse plus entrer les Afghans, qui sont renvoyés par la Serbie et la Croatie… L'Union européenne craint une «crise humanitaire» en Grèce, où les réfugiés sont bloqués.

Le blocage des migrants afghans par la Macédoine à sa frontière avec la Grèce menace de créer une nouvelle crise humanitaire sur la route des Balkans, suivie par les réfugiés pour rejoindre un pays de l’Union européenne. Des milliers de personnes sont bloquées depuis dimanche autour d’Idomeni, la ville-frontière grecque, et la situation risque rapidement d’empirer, puisque le flux d’arrivées par la Grèce est de plus en plus important : du 1er janvier au 22 février, 110 000 migrants et réfugiés ont débarqué en Europe, l’énorme majorité (102 000) sur les îles grecques depuis la Turquie – avec plus de 400 morts en mer. Soit, en un mois et demi, autant d’arrivées que pendant tout le premier semestre 2015, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). L’année 2016 pourrait donc à nouveau battre des records, après le 1,1 million de personnes arrivées l’an dernier. Le haut-commissaire aux réfugiés de l’ONU, Filippo Grandi, s’est dit mardi «très inquiet» : pour lui, la «fermeture croissante» des frontières «va créer davantage de chaos et de confusion». Pour le HCR, «certains Etats déplacent le problème plutôt que de partager les responsabilités et de faire preuve de solidarité».

«Pas de décision unilatérale»

La Macédoine, qui n’appartient ni à l’UE ni à l’espace de libre circulation de Schengen, affirme qu’elle a pris sa décision en réponse à l’attitude de la Croatie et de la Serbie qui renvoient les Afghans. «Nous n’avons pas pris de décision unilatérale», affirme le ministre macédonien des Affaires étrangères, Nikola Poposki, au quotidien allemand Bild, mercredi : «Il y a eu des décisions prises en Croatie et en Serbie de ne plus laisser passer les frontières aux Afghans ne pouvant pas prouver qu’ils viennent de zones de conflit.» Ces migrants risquant de ne pas obtenir le statut de réfugié, la Croatie les a renvoyés vers la Serbie qui les a renvoyés vers la Macédoine – mais avant même d’avoir étudié leur demande.

Les Afghans se retrouvent bloqués en Grèce – qui en retient une partie au Pirée, les empêchant de rejoindre la frontière macédonienne. Mais le pays est submergé et la dégradation des conditions d’accueil fait craindre à l’UE une «crise humanitaire», selon un communiqué du commissaire européen chargé de la question migratoire, Dimítris Avramópoulos, mardi. Or les Afghans représentent un gros contingent des migrants : «2 000 personnes, dont un tiers sont des Afghans», arrivent quotidiennement en Grèce, selon Philippe Leclerc, le responsable du HCR dans ce pays.

Effet domino

Les pays des Balkans ne sont que des zones de transit pour ces personnes qui visent en priorité l’Allemagne. Mais les décisions qu’ils prennent ont un effet domino. Ainsi l’Autriche, qui se trouve à l’extrémité de la route des Balkans, a décidé unilatéralement le 19 février, sous les critiques de l’UE, de ne plus accepter que 80 demandes d’asile par jour, et de ne laisser transiter quotidiennement que 3 200 personnes sur son sol. C’est en partie cette décision de Vienne qui a provoqué les restrictions imposées par la Croatie et la Serbie. L’Autriche réunit ce mercredi neuf pays des Balkans pour évoquer la question, et Athènes, qui subit les errements de leurs politiques, a protesté de ne pas avoir été convié, déplorant une initiative «unilatérale et inamicale» alors que les décisions concernent «directement ses frontières».

Les Européens, dont Amnesty qualifie l’attitude sur le sujet de «honteuse» dans son rapport annuel publié ce mercredi, sont de moins en moins capables de gérer en commun un problème qui les concerne pourtant collectivement. Seule Angela Merkel adopte une attitude réaliste. Elle tente de convaincre la Turquie de retenir sur son sol les réfugiés, notamment syriens. Une nouvelle réunion en ce sens doit avoir lieu début mars. La Grèce plaide pour que l’Europe agisse afin de faire baisser les départs de Turquie. Mais rien de concret n’est fait, même si l’Otan doit bientôt patrouiller en mer Egée. Et le chaos se poursuit.

Michel Henry

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