« L’Europe doit se ressaisir dans la question des migrants et assurer le droit d’asile »

Un billet paru sur le site internet du journal Le Monde, par Karine Berger, Valérie Rabault, Carsten Schneider, Jakob von Weizsäker.

 

Le Monde.fr |

Par Karine Berger, Valérie Rabault, Carsten Schneider, Jakob von Weizsäker,

« Je rêve à la prédestination de l’Allemagne et de la France, que la géographie et leur vieille rivalité désignent pour donner le signal de l’Europe ». L’Europe a été voulue par des hommes et des femmes qui venaient de survivre au plus épouvantable cataclysme du XXe siècle, comme l’était François Mitterrand auteur de ces mots. Par des hommes et des femmes qui pensaient que la démocratie et la solidarité étaient les seuls remparts à la guerre qui prétend dicter l’Histoire. Par des hommes et des femmes qui venaient de se combattre, par des hommes et des femmes qui avaient cherché refuge pendant 6 longues années pour survivre, par des hommes et des femmes qui ont ouvert leurs frontières malgré la folie nationaliste qui venait de se déchaîner.

Depuis quelques mois, l’Europe traverse la plus grave crise identitaire de sa jeune histoire. L’été dernier déjà, la crise économique a fragilisé son évidence, mais l’Europe de la solidarité et de la cohésion, comme par exemple avec des pays comme la Grèce, l’a emporté sur le fil. En cet hiver 2016, c’est la crise des réfugiés des guerres en Méditerranée qui de nouveau met en doute la sincérité de l’engagement des uns et des autres. Certes le gouvernement allemand aurait dû consulter ses partenaires avant de modifier sa politique d’accueil et d’ouvrir largement ses frontières. Mais nous regrettons de même que le gouvernement français ne soutienne pas plus la politique d’accueil de l’Allemagne vis-à-vis des réfugiés fuyant la guerre en Syrie. Nous le regrettons non seulement parce que l’amitié européenne ne permet pas à un gouvernement de venir faire la leçon politique chez un de ses voisins. Mais surtout parce que c’est l’idéal européen qui en ressort affaibli. Celui de la paix, des droits de l’homme et de la démocratie.

Nous, continent de 500 millions de personnes, ne serions-nous pas en mesure d’accueillir 1 million de nos frères humains qui risquent le massacre ? Nous, continent de 500 millions de personnes, ne serions-nous pas capables de tendre la main aux enfants, aux hommes, aux femmes qui meurent chaque jour dans les eaux séparant l’Europe de leurs territoires de terreur ?

L’Europe est un continent et un pacte politique qui –parce qu’ils sont nés des cendres de la guerre - reposent d’abord sur des valeurs. Tous ceux qui veulent mettre en balance ces valeurs avec des petits calculs nationaux prennent un mauvais chemin. Les pays membres qui ont fondé l’Europe ne doivent jamais oublier pourquoi ils l’ont fondée et défendre sans relâche ses valeurs, face aux doutes nationalistes ou populistes qui naissent en leur sein. Les pays membres qui ont rejoint ce rêve européen, parfois après des années de régimes autoritaires, et tous les hommes et les femmes qui ont été un jour accueillis par cet idéal, ne peuvent pas prétendre fermer la porte derrière eux.

L’Europe doit se ressaisir et proposer un plan cohérent de financement commun de l’aide et de l’accueil aux réfugiés sur son sol et aussi dans les pays du Proche-Orient d’accueil. Les pays européens doivent aller jusqu’au bout du premier accord qu’ils ont trouvé sur l’accueil par pays des réfugiés. L’Europe doit aussi lancer le chantier d’un Schengen 2.0 qui reconstruise l’unité continentale territoriale, la libre circulation des personnes et la mise en place de frontières extérieures communes et solides.

Nous, jeunes parlementaires français et allemands, demandons que l’Europe continue d’assurer le droit d’asile qui est indissociable de son histoire. Nous demandons que les frontières externes de l’Europe soient claires et fortes, et que ceux qui s’y présentent sachent qu’ils rejoignent un continent et non une alliance d’égoïsmes. Nous demandons que notre génération ait le choix de poursuivre le rêve responsable européen.

Karine Berger et Valérie Rabault sont députées PS à l’Assemblée nationale, Carsten Schneider et Jakob von Weizsäker sont députés SPD respectivement au Bundestag et au Parlement européen

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